Défi: faillite de la démocratie représentative?

J'ai participé en 2017 à la mise en place d'un mouvement politique qui n'a jamais percé entre autres faute de moyens financiers, qui auraient permis de contourner un manque de médiatisation.

Ce qui fait principalement la différence entre ces mouvements et un parti politique "qui compte" dans les médias est sa facilité à se relancer d'une élection à l'autre en créant des élu(e)s grâce aux subsides.
Un parti "qui existe" aura donc toujours 50 longueurs d'avance sur un mouvement qui se crée.


Comme je l'expliquais dans l'article précédent, j'aime assez les valeurs de Défi, même si j'ai un problème avec son fonctionnement interne depuis des années.
Ce jour, ce parti a élu son président. 
Ce président (et je suis content que ce soit le philosophe qui ait été choisi) va donc accéder à tous les leviers de pouvoir, pouvoir faire et défaire certaines majorités, faire et défaire des personnes "politiquement médiatiques" et particulièrement choisir l'évolution du centre du paysage politique francophone.

Pourquoi est-ce ainsi?
Parce que notre système politique est avant tout une particratie, ce qui fait qu'un président de parti est quasi tout puissant sur le choix des candidats sur ses listes, sur les négociations et autres décisions journalières.
Et qu'est-ce que j'apprends aujourd'hui? Que ce président a été élu avec 336 voix sur 543 votants. 
336 personnes ont peut-être décidé de l'avenir du centre politique en Belgique francophone aujourd'hui. 


Je ne remets pas une seconde en cause les compétences, la vision ou les valeurs de François De Smet, loin de là (je pense en effet que c'est le meilleur choix) mais savoir à quoi tient un potentiel changement de paradigme en politique me rend complètement stone.

Ceci me conforte dans l'idée que la démocratie représentative n'est plus une solution acceptable. Il faut passer à un système plus représentatif que pourrait être la démocratie liquide, la démocratie directe montrant - via la montée des populismes - ses limites.  C'est bien évidemment un autre débat.

La conclusion est donc là: les mouvements citoyens ne démarrent pas faute d'argent et d'accès aux médias et des partis classiques ont accès à tout, tout en mobilisant 543 personnes pour une élection présidentielle et en permettant à 336 personnes de faire un choix dont les conséquences seront décisives pour la politique francophone. 

Je ne m'en remets pas...

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