Et si le bon sens avait été de pouvoir inviter "une bulle"?

Cela fait bien longtemps que je ne crois plus au bon sens des idées avancées par certains responsables politiques et leurs équipes de militants qui vivent souvent tous avec les mêmes "valeurs", dans les mêmes dogmes et qui arrivent rarement à comprendre la vision de ceux qui ne pensent pas "comme eux".
Je ne dis pas qu'ils ne savent pas faire d'accords, je dis juste qu'ils restent toujours sur leurs idées, même s'ils font des compromis(sions).

Sur le même modèle, je me méfie fortement des réunions d'experts qui vivent aussi dans des mondes clos, dans des silos.  Ils ont souvent des objectifs à œillères, des visions que leur domaine exige et pas spécialement celles de la société tout entière.

On a beaucoup parlé du débat sur la possibilité que choisir de sauver certaines vies du corona virus pouvait coûter des vies parmi d'autres, via les problèmes psychologiques ou simplement à long terme une précarité croissante suite à la crise économique qui suivrait l'arrêt des relations sociales.  Cela démontre qu'il n'y a pas "une" vision d'un problème mais des problématiques qui doivent être envisagées selon différents points de vue.

Vu les débats purement émotionnels que l'on repère sur les réseaux sociaux (policiers à Waterloo, cycliste des fagnes, etc.) ces derniers temps, je suis également de moins en moins convaincu que demander au citoyen lambda en accès direct son avis sans cadrer cet avis de débats, de faits les plus objectifs possibles et de discussions scientifiques préalables soit une bonne solution.

Pour les évolutions de la société, je crois beaucoup plus en la co-construction.  Pour moi, cela ne veut pas dire écouter les avis de n'importe qui n'importe comment.  Cela veut surtout dire écouter les avis de personnes qui ont eu des idées après réflexions ou expériences diverses et qui sont capables de les confronter avec celles d'autres qui ne sont pas d'accord et d'essayer d'y trouver un certain bon sens qui, s'il ne peut être universel, peut souvent apporter des idées meilleures pour le plus grand nombre.

Venons-en au sujet précis de ce post.
En effet, j'ai discuté (virtuellement) avec pas mal de monde ces derniers temps sur les réseaux sociaux sur le sujet des réveillons et de la "bulle avec ajout de un" que peu de monde veut/va/allait respecter (selon le moment où tu demandais).
Ce qui ressortait le plus souvent, c'était la difficulté de choix entre ses parents, à l'intérieur de couples d'amis, entre ses enfants, etc.

D'où la réflexion suivante: pourquoi avoir demandé d'avoir une seule personne invitée plutôt qu'une seule bulle? 

Imaginons une famille qui a choisi, pour le réveillon de noël, de suivre les règles et qui n'a invité que la femme dans un couple.  Si l'on suppose que la soirée n'a pas été parfaitement respectueuse des règles (on sait que l'idéal serait que chaque invité mange dans son propre petit bol de chips, n'enlève son masque que quand il doit manger et fasse sa vaisselle après mais on sait tous que ce respect parfait est illusoire).
Lors du retour (avant le couvre-feu) chez elle, cette femme ne va sans doute pas, dans sa propre maison, respecter une quarantaine avec "sa bulle".
Donc, il est à supposer que si elle a été contaminée au réveillon, elle va le transmettre à son mari dans les jours qui vont suivre.
Autre exemple: deux étudiants cohabitants qui forment une "bulle" la majorité du temps.  Si l'un est parti seul dans sa famille pour le réveillon et que l'autre est resté seul au kot, la probabilité qu'après le retour du réveillon, celui qui a fêté en famille ne contamine éventuellement pas l'autre membre de sa bulle est quasi nulle.
On pourrait prendre bien d'autres exemples, le principe reste le même: si on "casse" une bulle pour la recomposer après, on peut supposer que la potentielle propagation se fera malgré tout.

Donc en résumé, plutôt que de limiter les invitations à "une personne", pourquoi ne pas les avoir limitées à "une bulle"? 
Cela aurait laissé plus de libertés aux gens qui auraient sans doute plus facilement respecté les règles, ça leur aurait sans doute donné plus d'impression d'être écoutés ou pris en compte et sur le moyen terme, ça n'aurait sans doute rien changé aux propagations potentielles.
Sauf à supposer que l'idée derrière la limitation à une personne a/avait pour objectif que vu son inapplicabilité dans bien des cas, cela soit équivalent à aucune invitation.
Si c'est le cas, une nouvelle fois, c'est refuser la transparence pour des raisons de communication et je ne suis pas certain que le résultat soit à la hauteur de l'enjeu.

En conclusion, mon impression est qu'il faudrait essayer de réfléchir à ce qui permet d'avoir le compromis qui semble le plus logique et donc sans doute le plus facile à expliquer aux gens en tous temps et je ne suis pas certain que le concept de "+1" soit allé dans ce sens.


Dans le même ordre d'idées, j'avais proposé une vision - que l'on m'a opposé comme étant trop binaire, ce qui pour moi n'est pas juste car la binarité dans le choix existe, c'est dans la manière de choisir que la complexité doit se situer - des possibilités qui s'offrent à nous pour sortir de cette situation.

Je profite de l'occasion pour en reproposer la vision qui amène à un seul résultat: la vaccination est la seule solution humainement acceptable.

Ne l'oubliez pas quand vous êtes confrontés à toutes les thèses complotistes possibles...  

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