Changer le monde, mais pas avec des Yakas...

Nous vivons sans doute un changement de paradigme.  Tout est mis en place pour que le monde de demain soit différent du monde d'hier.

Le télétravail s'impose et permet aux managers frileux de voir que dans un grand nombre de cas, ce n'est pas moins performant que le présentiel à 100% pour ceux d'entre nous qui ont la capacité de s'éloigner des contraintes familiales une partie de la journée.  

Les gens qui ne travaillent pas dans les services publics de première ligne se rendent compte que ces travailleurs souvent mal payés sont des rouages essentiels pour la vie en société: nettoyage, ramassage des déchets, facteurs, grande distribution, ... et bien évidemment et plus que tout, travailleurs de la santé et du soutien social aux personnes.

Je lis ça et là que le capitalisme serait en fin de vie et qu'après, il faudra réinventer une autre société.  Je pourrais être relativement d'accord sur le principe.  J'ai toujours été un adversaire de la thésaurisation de biens à outrance ou des écarts de salaires sur base de dogmes déraisonnables ou de raisonnements de siècles passés et depuis peu, je me sens défenseur du revenu universel.  Par contre, croire que ce changement sera faisable en moins de 2 ou 3 générations, est-ce vraiment crédible voire raisonnable?

En effet, on peut être quasi tous d'accord (sauf les gens trop à droite qui pensent que l'on pourrait sacrifier les vieux pour le bien de l'économie) et penser que "la santé est plus importante que l'économie et qu'il faut plus d'argent pour la santé et moins pour les actionnaires d'entreprises".  

Derrière ce "slogan", il faut aussi voir la réalité: l'argent ne poussant pas encore dans les arbres (et le monde dirigeant n'étant pas prêt à faire table rase des dettes de la société actuelle pour repartir d'une page blanche) mais étant ponctionné via les impôts sur les bénéfices des entreprises (directement ou indirectement via le salaire ou la consommation), si l'économie est morte, pas de bénéfice, pas d'impôts et donc pas d'argent pour les services publics.
Ceux qui veulent encore jouer sur la solution "taxer les ultras riches" (et j'étais d'accord avec eux dans le monde d'avant) ne doivent pas oublier que ce ne serait plus qu'une solution de court terme.  En effet, sans capitalisme, l'argent des riches ne sera plus une ressource renouvelable: on ne peut pas ponctionner sur la durée des richesses qui n'augmenteraient plus.

Alors, quoi?

Pour reprendre une expression éculée mais plus juste que jamais, "on ne peut pas construire un paradis social sur un désert économique."

Bref, il faut réinventer un monde, on est donc quasi tous d'accord mais il faut y réfléchir intelligemment.

Soyons honnête, je ne suis pas comme beaucoup d'experts sur les réseaux sociaux actuellement: je n'ai pas de solution "prête à fabriquer" et je n'ai pas d'idées précises sur comment pragmatiquement envisager une "meilleure" suite.  
Je suis un peu perdu devant la situation, en particulier vu les comportements que l'on (re)découvre dans la population: égoïsme, je-m’en-foutisme, manque de respect semblent les nouvelles valeurs à la mode.  J'ai l'impression qu'on est plus proche de Mad Max que d'un futur idyllique.
Dans la société précédente, j'avais plein d'idées pour améliorer la situation.
Dans celle qui arrive, je n'ai que des pistes de solutions.

Il faudrait donc relancer une autre économie, car sans économie, pas de social.

Je pense que cette économie devra se baser sur les principes des coopératives au niveau de la gestion et sur les cycles courts au niveau de la chaîne de production.  Ce devront être des entreprises qui mettront en place la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) car il faut continuer à travailler pour protéger l'environnement tout en relançant une nouvelle économie appuyée sur des valeurs plus justes.


Il faudra une relocalisation de secteurs qu'on a envoyé au fin fond du monde pour des produits consommés localement, quitte à ce que ce soit plus coûteux au niveau des produits finis.  Il faudra consommer moins, mais mieux.  

Il faudra donc oser cesser d'extraire, de produire ou de faire transformer des matières premières bien loin juste parce que c'est moins cher ou parce que les travailleurs y sont "moins coûteux" (à un prix social souvent important).  
D'abord, ce serait meilleur pour la planète (transports, pollution, déforestation, etc.) et ensuite, ce serait souvent meilleur pour l'humanité.  
Bien évidemment, accepter d'extraire des minerais qui se trouvent en Europe plutôt que bien loin, cela rappellera à certains des catastrophes du passé mais rien ne dit que certains travailleurs ne seraient pas prêts à prendre ce risque dans la situation actuelle et la technologie nous permettrait en même temps d'envisager plus de sécurité. 

Voilà, ce ne sont que des pistes sur lesquelles réfléchir et se baser sérieusement afin que demain, quand on sortira de la leçon que "quelque chose" (la nature, la planète, le hasard, ...) est en train de nous donner (et non, je ne pense pas qu'une quelconque divinité soit cachée là derrière), on envisage des solutions tous ensemble.  

Ces solutions, dans nos démocraties, ne pourront être mises en place que par des représentants du peuple qui - tant qu'une autre solution ne sera pas envisageable (et honnêtement, devant les dérives de certains, je crois de moins en moins en l'anarchie ou dans le tirage au sort) - seront les seuls capables d'avoir un impact "populaire" sur les leviers de pouvoir.

Ces représentants (femmes ou hommes) doivent définitivement sortir de leurs dogmes de partis.
Mieux, ils doivent envisager une solution sur plusieurs décennies, être responsables et éliminer les guéguerres d'égos.

Il est donc temps de nettoyer les écuries d'Augias et de mettre de vrais filtres de personnalité dans les candidats qui se présenteront aux prochaines élections.  Les profils aux égos démesurés, ceux qui ne comprennent pas le bien commun, qui ont été éduqués dans de grandes écoles où l'argent était le maître absolu, ceux qui ont démontré leur cupidité dans leur parcours de vie voire simplement ceux qui démontrent que leurs dogmes passent avant le pragmatisme que le nouveau monde nous demandera doivent être mis de côté afin de mettre en place une génération de responsables qui œuvreront pour un "mieux ensemble".

Je ne sais peut-être pas encore vraiment "comment", mais en tout cas, cette fois, j'ai bien compris "pourquoi" ! 

Commentaires

  1. Sur le pourquoi, une (longue) vidéo d'un psy qui à mon avis éclaire bien des choses.

    Le problème de la mise en place de "filtres de personnalité" c'est que les imposteurs (ceux qui ont ce type de personnalité) arriveront bien vite à comprendre ce que l'on attend d'eux et s'adapteront afin de donner le change, de donner les réponses attendues...


    https://www.youtube.com/watch?v=2FEtiA18lZU

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