L'égalité des salaires homme/femme, pas le bon débat?

L'égalité salariale entre homme et femme est (trop peu) revenue au devant de l'actualité suite aux revendications de la capitaine américaine de la sélection de soccer après leur titre de championnes du monde.

Pour beaucoup, l'écart salarial entre homme et femme est un problème interne aux métiers.  Contrairement à ce qui est souvent répandu comme idée, ce n'est plus le cas.
Je ne parle donc pas ici des cas que l'on trouve, par exemple, dans le monde du sport où les femmes sont bien injustement moins bien payées que les hommes mais en ce qui me concerne, le problème est là plus l’irrationalité des salaires masculins que l'inverse.


Pour le reste, l’écart salarial entre les hommes et les femmes n’est plus, aujourd’hui, globalement, dû à un « sexisme des employeurs », que ce soit dans le privé ou dans le public.
- Si on compare uniquement les salaires mensuels à temps plein, il n’y a presque plus d’écart entre hommes et femmes. 5% d’écart contre 15% il y a encore 15 ans.  On peut néanmoins noter une différence au niveau du package salarial via les voitures.
- Les femmes plus jeunes, sans enfants, sont même mieux payées que les jeunes hommes, parce qu’elles sortent souvent des études plus diplômées.
C’est après, quand arrivent les enfants, que s’opèrent les discriminations hommes-femmes sur le marché du travail. Parce que la plupart du temps, ce sont elles qui concèdent du temps de travail au profit de la sphère privée. Et rarement le mari/compagnon/père de l'enfant.

Par conséquent, elles occupent moins souvent des postes en vue, parce que, dans une carrière, le temps partiel est un frein à la promotion.
Ensuite, le temps partiel ne permet pas de cotiser de la même manière pour la pension, en cours de carrière, ni de mettre suffisamment d'argent de côté.  C'est pourquoi une femme qui se retrouve seule après une vie de famille n'est pas assurée d'avoir les mêmes chances qu'un homme pour le reste de sa vie.

Le problème ne serait donc pas tant l'égalité des salaires que l'égalité générale dans la société.

Maintenant, la vrai question que j'aimerais poser est la suivante: ne se trompe-t-on pas de groupe social?
En effet, dans notre société moderne, les femmes qui ne veulent pas d'enfants sont de plus en plus nombreuses.  A l'inverse, les papas qui désirent s'occuper plus de leur progéniture sont en nombre croissant.
Il reste également factuel - sans doute par héritage culturel (quoique?) - que les femmes qui ont des enfants ont plus tendance à vouloir s'investir dans l'éducation de ceux-ci, quoi que cela leur en coûte.
Il n'y a qu'à voir le nombre de demande de gardes par des mères en cas de divorce, même si financièrement, elles savent que ce serait plus facile de laisser celles-ci aux pères.


Tant qu'il restera une large majorité de femmes qui s'occuperont des enfants, on ne pourra pas détacher leur sort de cette discrimination financière.
Il faut donc pouvoir envisager des solutions structurantes.

La sphère politique a déjà fourni des réflexions telle que le salaire versé par l'état pour le "travail de mère".  Cette solution a été refusée par les féministes sous principe que ce serait un pas vers le retour de la femme à la maison comme dans d'anciens temps que l'on ne veut plus revoir.  Ça me semble assez juste.
On pourrait éventuellement envisager l'idée d'un salaire "pour parent" afin de non discriminer mais comme discuté avant, sur le terrain, ça ne changerait pas grand chose.

L'autre solution pourrait être le revenu universel qui permettrait d'avoir une revenu correct pour toute personne, faisant fi de son genre, qui décide de consacrer une partie de son temps pour sa vie privée, dont la vie de famille fait partie.

Enfin, solution intermédiaire entre les deux, on peut penser envisager de permettre de compter les temps partiels pour raisons parentales comme comptant "à plein" pour le futur et les pensions.  Ceci dit, comme l'avenir des pensions est plus que flou, on ne sait pas si cette solution en est vraiment une, d'autant que l'avenir de l'économie est également critique.

En conclusion, se limiter à un combat pour l'égalité des salaires n'est pas un bon objectif.  En effet, celle-ci, à travail égal, est souvent existante.  Ce sont les circonstances de la vie qui font qu'en moyenne, cette discrimination apparaît.  C'est donc plutôt vers cet axe qu'il faudrait chercher et lutter pour que chacun puisse choisir la vie qu'il veut mener sans hypothéquer son bien-être ou son avenir!

Cherchons à changer la société de manière à ce que l'organisation de celle-ci soit équitable quel que soit son genre et ne focalisons pas sur une simple conséquence de la différence.

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