La droite assume-t-elle ses positions égoïstes?

Il m'arrive de défendre des idées cataloguées à droite quand on aborde le droit de propriété, l'intérêt de l'échelle sociale (bien qu'on puisse mettre en doute les raisons permettant d'y grimper) ou le fait que celui qui s'investit plus pour la société ait plus en retour de celle-ci.  Bien évidemment, il m'arrive également de défendre des idées cataloguées à gauche lorsque je parle d'accès pour tous à ce qui permet de combler ses besoins de base, lorsqu'il s'agit de redistribution venant de ceux qui ont beaucoup plus, de l'importance d'un pouvoir public régulateur ou encore du plafonnement des rentrées financières.

Cette capacité à me positionner d'un côté ou de l'autre du spectre classique "gauche/droite" selon les sujets est une des raisons pour lesquelles je peux difficilement me positionner dans ces partis traditionnels remplis de dogmes et de responsables qui n'arrivent pas à remettre leur idéologie en question.  Je me pose souvent des questions précises...

Par exemple, il existe une tendance politique - surtout visible en Flandre mais également présente en Belgique francophone - qui veut limiter les allocations pour les gens qui n'ont pas de travail (que l'on définirait par l'exécution d'une activité contre de l'argent qu'après l'état peut ponctionner pour renflouer ses caisses).
On ne parle donc pas ici d'inactifs.  En effet, il est possible que des personnes soient actives via le bénévolat et donc apportent quelque chose à la société, même si cela n'entraîne pas un financement fiscal.
Je prends comme hypothèse que cette "droite" ne compte pas s'attaquer aux personnes incapables d'être mises à l'emploi, souvent pour des raisons de rentabilité insatisfaisante suite à un handicap ou à une déficience.  Mais même sans cela, il y a une série de personnes auxquelles on veut couper les vivres pour les forcer à prendre n'importe quel travail.
Et s'ils n'y arrivent pas?  Je ne vois pas de proposition dans ces partis pour s'occuper des personnes qui ne veulent pas trouver d'emploi.  Sont-ils prêts à reconnaître que dans ce cas, on peut les laisser risquer la maladie et la mort?


Je ne connais pas les principes d'accès aux allocations du CPAS ou aux divers services pour personnes démunies mais les médias nous démontrent souvent qu'un ensemble de personnes semble n'avoir aucune aide particulière pour vivre.
J'aimerais connaître les intentions claires sur ce sujet des personnes qui se positionnent dans la droite qui se dit décomplexée (PP, tendance "Corentin/Drieu/Alain" du MR).  Oseraient-ils avouer qu'il y a une partie de la société belge qu'ils préféreraient ne pas aider, quoi qu'il en advienne?

L'autre point qui me turlupine quant au positionnement de la "droite" décomplexée belge est sa position vis-à-vis des réfugiés.
L'argument souvent mis en avant - que j'avoue avoir fait mien pendant des années - est "qu'on ne peut pas accueillir toute la misère du monde."
C'est juste, mais n'est-ce pas justement un slogan creux qui permet de se déculpabiliser à moindre frais?  En effet, si l'on regarde le nombre de demandes, on est loin de "toute la misère du monde" et en plus, dans un pays où le gaspillage est partout, que ce soit dans l'institutionnel ou dans la vie de tous les jours des citoyens, est-ce vraiment si compliqué?
Actuellement, les demandes pour raison économique sont refusées tandis que celles pour raison politique sont acceptées.  C'est bien évidemment normal de s'occuper de ceux qui sont en danger à cause de leurs origines ou croyances.  Par contre, refuser les réfugiés économiques, c'est accepter de renvoyer des personnes qui n'ont pas les moyens de vivre à cause de la misère.


Je peux bien évidemment comprendre que l'on demande à de nouveaux arrivants un parcours d'intégration pour valider l'acceptation de notre culture, dont l'égalité homme-femme ou la primauté de la loi sur la religion.
Je me demande par contre comment des êtres humains peuvent accepter en toute connaissance de cause de renvoyer des personnes qui les appellent à l'aide vers une potentielle mort, sans doute à plus long terme qu'en cas de violence, mais pas beaucoup plus agréable.

Les gens qui votent pour se recroqueviller sur eux-même de manière égoïste afin de garder une plus grosse part du gâteau en sont-ils conscients?  Et si c'est le cas, comment peuvent-ils assumer cet état de fait?

En ce qui me concerne, je pense - par principe - que toute personne qui démontre un certain investissement pour la société via des formations, parcours d'intégration, services divers, activités (bénévoles) ou tout autre démonstration d'engagement (ou de renoncement) pour le bien commun devrait avoir accès aux soins gratuits et à une allocation universelle calculée sur les besoins de base (pas des envies).

Utopique? Qu'on me le démontre ou que l'on m'explique sur quelles bases le rejet de l'autre - pourtant prêt à suivre les règles de la société - peut se justifier dans un pays parmi les plus riches au monde...

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